La pseudo république proclamée par le chef de guerre Nourredine Adam n'aura même pas eu le temps de voir le jour. Le drapeau sitôt hissé il y a quelques semaines a été descendu par l'ONU. Karim Meckassoua, lui, affirme que la démocratie a fini par triompher. « La détermination de la population est telle que les rebelles ont reculé. Le peuple centrafricain en a assez de la rébellion et de la violence », affirme-t-il.
Dans l'assemblée, plusieurs partisans de Nourredine Adam minorent cette revendication de partition du pays. C'était de la provocation, disent-ils, pour que les dirigeants s'intéressent à nous. « On voulait réclamer simplement notre droit. Il y a des problèmes avec les routes, l'école, l'hôpital, l'eau... On voulait dire au gouvernement que nous sommes aussi Centrafricains, c'est pourquoi on a monté le drapeau », explique l'un des « rebelles ».
Même sentiment à Birao
Birao est une ville oubliée dans l'extrême nord-est de la Centrafrique. Des routes défoncées, des liaisons aériennes sporadiques. Jamais cette partie du pays n'a obtenu l'attention des ex-chefs de l'Etat. D'ailleurs, très peu de candidats ont fait le déplacement jusqu'ici.
Gilbert Toumou Deya est le porte-parole du MLJC un groupe armé qui a décidé de s'inscrire dans le processus électoral. « Nous avons sécurisé le processus de recensement électoral et nous sommes prêts aussi à sécuriser le processus du scrutin », explique-t-il avant de poursuivre : « Birao est très loin de Bangui, nous avons été abandonnés et c'est ce qui nous a conduit à prendre les armes. J'espère que le président-élu fera face à nos préoccupations. »
A Birao, le sultan a reçu des consignes claires, dit-il, de Nourredine Adam qui a finalement renoncé à perturber l'élection présidentielle. « Nous irons voter », affirme le sultan, « voter pour rappeller qu'ici aussi nous existons ».