Les représentants de toutes les institutions impliquées dans l'organisation et la tenue des élections sont là. Pendant deux heures, chacun fait le point sur les difficultés posées par la mise en place du premier tour de la présidentielle et des législatives.
« Il y a deux problèmes majeurs : la formation et un problème logistique », explique-t-on au micro. La formation ? Celle des agents des bureaux de vote. Le référendum du 13 décembre a démontré l'incapacité de nombre d'entre eux à remplir correctement les documents en question. Conséquence : les résultats de nombreux bureaux n'ont pu être pris en compte et les autorités ne veulent pas que cela se reproduise.
Trois jours de report annoncé
Les uns après les autres, les intervenants se succèdent pour constater que la date du 27 décembre n'est plus tenable. Combien de temps faut-il ? On demande plusieurs jours. Catherine Samba-Panza rappelle les engagements de la Centrafrique : « Nous sommes tenus par la décision des chefs d'Etat et de la CEAC. Nous ne pouvons pas faire autrement que de faire le premier tour en décembre 2015. C'est impératif. »
Marie-Madeleine Koué, présidente de l'autorité nationale des élections, tranche : « La date du 30 nous irait parfaitement pour les élections présidentielles. » Ce sera donc trois jours de report.
Des critiques parmi les candidats
Constant Gouyomgbia Kongba Zézé est l'un des trente candidats au scrutin. Il note deux incertitudes juridiques suite à cette annonce, qui doivent être levées, selon lui, au plus tôt. « Beaucoup de problèmes juridiques se posent. On reporte de quelques jours, mais est-ce que la campagne se prolonge de quelques jours ? Officiellement, elle se termine vendredi. En outre, il est indiqué que les électeurs votent le dimanche. Or, là, on doit faire les élections un mercredi. Il faut prendre des mesures d’accompagnement pour que, de manière exceptionnelle, on puisse voter en semaine. Les autorités nous ont dit qu’elles vont réunir des juristes pour travailler dessus. », a-t-il notamment déclaré.
De son côté, Karim Meckassoua, l'un des favoris de l'élection revenait d'une tournée en province, quand il a appris la nouvelle. « Ces trois jours de report m’arrangent parce que certaines villes me réclament et je vais en profiter avec mon staff, avec ma direction nationale de campagne pour replanifier un certain nombre d’activités. Mais ce report est un peu inquiétant puisque c’est pour des raisons techniques et logistiques. Dans tous les cas, nous étions prêts pour le 27 et nous le serons encore davantage pour le 30 », a-t-il affirmé