C’est un flux quasi continu de personnes qui traverse chaque jour la frontière. Parmi elles, des commerçants, des voyageurs, des touristes... Mais un agent frontalier affirme que des réfugiés rentrent illégalement. Impossible de déterminer qui est qui dans cette masse d’individus.
Jean a fait ce chemin il y a plusieurs années déjà après avoir été dans la brousse : « Un certain nombre de Congolais étaient déjà au poste frontière quand je suis arrivé. Quand ils m’ont vu, ils ont été surpris car ils me croyaient mort. Ils étaient très contents et m’ont accueilli à bras ouverts. »
Fuyant les massacres des ADF, il a été accueilli comme réfugié. Pourtant lui, comme beaucoup d’autres tentent de se faire discrets. C’est dans une voiture à l’abri des regards qu’il accepte de répondre aux questions. Comme Marc, qui a décidé de quitter Béni il y a un an et demi environ : « La dernière fois que je suis rentré à Béni, j’ai trouvé les rebelles en train d’égorger les gens. J’avais très peur qu’ils reviennent, alors je suis parti. Je cherche un endroit sécurisé pour pouvoir rentrer au Congo. Je suis né à Mutwenga au Congo, j’ai grandi là-bas, j’y ai étudié. J’ai commencé à faire du commerce quand les problèmes ont commencé. C’est pourquoi je suis venu ici. »
Comme eux, ils sont nombreux à vouloir se mettre en sécurité, loin des troubles. Le HCR évalue en décembre 2015 à plus de 200 000 les réfugiés congolais en Ouganda.