« Je vais illustrer le président de l'Assemblée nationale allongé sur le tarmac pour que l'avion n'atterrisse pas sur Bujumbura. » Une caricature en une pour illustrer le refus du Burundi du déploiement de la force de l'Union africaine. Ambiance bon enfant pour un bouclage chaque fois plus tendu.
« Pour le moment, ce n'est plus seulement une passion, c'est un acte de patriotisme parce que continuer à travailler dans des conditions pareilles, c'est franchement éprouvant. Chaque fois qu'il faut partir, enjamber des cadavres, ce n'est pas facile, ce n'est pas aisé », confie Abbas Mbazumutima, journaliste d'Iwacu.
« Les sources hésitent à témoigner »
Le point mardi soir avec le rédacteur en chef Léandre Sikuyavuga pour un bouclage exceptionnellement mercredi pour cause de fête. « Dans le contexte actuel, c'est difficile de travailler. D'abord les journalistes, ils hésitent à fréquenter certains quartiers. Et même lorsqu'ils y vont, les sources hésitent à témoigner », explique-t-il.
Autre contrainte, comme beaucoup d'habitants de Bujumbura aujourd'hui, les journalistes partent de la rédaction avant 18h pour éviter l'insécurité qui prévaut la nuit dans les quartiers contestataires.