Officiellement, ce n'est pas une campagne. Même si chaque discours s'achève en acclamant le président rwandais : « Paul Kagame, Oye ! »
A la tête de cette réunion, qui se déroule à Gitega, dans un quartier de la capitale rwandaise, Tito Rutaremara, sénateur et ponte du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir : « Ce n’est pas la campagne. Bien sûr, on leur a expliqué ce qu’ils nous ont demandé, comment nous avons révisé la Constitution, ils étaient contents. Donc ça devient une campagne ».
Tour à tour, des habitants prennent le micro et vantent les mérites du président en exercice, crédité du redressement économique et de la stabilité retrouvée du pays depuis la fin du génocide en 1994. A part ces rencontres, rien n'indique que les Rwandais vont se rendre aux urnes vendredi. Aucun panneau, ni affiche ne sont visible dans la capitale.
Pas d’opposition en campagne
Le Parti démocratique vert, seul parti légalement enregistré à s'opposer à cette réforme, a renoncé à faire campagne sur le terrain estimant trop court le délai de dix jours entre l'annonce du référendum et le vote. « C'est parce qu'ils savent qu'ils vont perdre », raille Tito Rutaremara.
Face à cet engouement affiché, les Rwandais en faveur du non se font très discrets et les rares qui avouent leur position préfèrent garder l'anonymat. Tous disent craindre d'éventuelles représailles à de telles prises de paroles publiques.