Assise sur un canapé, les mains crispées, une jeune femme raconte les coups et les insultes durant son adolescence. Le pire est arrivé plus tard : « Quand j’avais 20 ans, j’ai été aussi violée par des groupes de garçons. C’était mon anniversaire et un garçon qui m’a dit qu’il voulait me faire une surprise. Mais c’est la surprise du viol collectif ».
Aujourd’hui, elle est devenue assistante sociale et aide les femmes qui vivent des expériences similaires car à Madagascar, les violences physiques ou psychologiques font partie du quotidien de beaucoup d’entre elles, comme l’explique Ketakandriana Rafitoson, de l’association Liberty 32 : « Officiellement, on dit que 25% des femmes en seraient victimes mais lorsqu’on parle avec les femmes du quartier etc., on se rend compte que ces statistiques sont bien en dessous des réalités vécues par les femmes malgaches. »
Et c’est la culture du silence puisque 60% des femmes pensent que les hommes ont le droit de les frapper. « Lorsqu’une femme se marie, c’est sa propre mère qui lui dit, attention tu dois te taire et tout subir. Donc ça, c’est vraiment culturel », poursuit Ketakandriana Rafitoson. Et c’est le but du manifeste et de la pétition lancés par l’association : briser ce tabou et expliquer aux Malgaches que les femmes ont droit au respect.