Loin des terrains de foot style « champ de patates » de la capitale, c'est dans le salon d'un hôtel de luxe que se sont retrouvés les participants pour parler notamment du trafic de joueurs. Il s’agit d’un sujet sensible, mais qui n'est plus tabou, ainsi que l’explique Jean-Claude Mbvoumin, fondateur de l'association Foot Solidaire.
« Non, ce n’est plus vraiment un tabou. C’est vrai que certaines personnes ont du mal à en parler, mais c’est un combat d’arrière-garde. Aujourd’hui, le fan ne veut plus que son sport soit utilisé à des fins criminelles, ni que les enfants soient trafiqués, exploités », a déclaré le fondateur de l’association Foot Solidaire.
Présent dans l'assistance, Jérôme Champagne, candidat à la présidence de la FIFA, reconnaît que le foot est à l'image du monde capitaliste.
« Voilà la réalité du monde d’aujourd’hui. Il y a toute une série de personnes qui essayent de gagner un petit quelque chose en faisant ce genre de trafic. Ce n’est pas une réalité propre au football. Le monde est injuste. Sous couvert de liberté, on tolère beaucoup de choses qu’on ne devrait pas tolérer », a estimé Jérôme Champagne.
Claude Leroy, entraîneur qui parcourt l'Afrique depuis des décennies a une solution. Selon lui, il faut professionnaliser.
« Un professionnalisme à l’africaine mais c’est vrai qu’une base de salaire de 650 000 FCFA permettrait de fixer les gamins sur ce continent », a-t-il estimé.
Dénoncer. Fadel Barro du mouvement «Y'en a marre» sait le faire. Pour le militant, le football commercial est à l'image des grandes multinationales qui pillent le continent.
« C’est un problème d’appropriation de nos ressources. De la même manière, il faut se battre pour que notre football puisse servir le continent africain. C’est pourquoi " Y’en a marre" est engagé dans ce combat et nous allons faire un plaidoyer très fort pour ça », a-t-il affirmé.