L’audience a eu lieu le 1er septembre, au tribunal des flagrants délits de Dakar. A la barre, sept maîtres coraniques âgés de 25 à 54 ans. Parmi eux, deux sont originaires de Guinée-Bissau. Tous les sept sont accusés d’exploitation d’enfants par la mendicité et de traite de personnes.
Selon le procès-verbal, les enfants interpellés par la police sont âgés de 6 à 16 ans. Ces mineurs ont affirmé être originaires du Sénégal, de la Guinée-Bissau et du Mali. Les talibes ont déclaré que leurs marabouts réclamaient quotidiennement des montants d’argent variant entre 250 et 1 200 francs CFA, peut-on lire dans le procès-verbal.
Ils ont par ailleurs affirmé : « Passer tout leur temps à mendier à travers les artères de la capitale ». Des faits que les maîtres coraniques ont immédiatement reconnus. Le procureur de la République a requis deux ans de prison dont six mois ferme, une peine trop lourde selon Me Malick Fall, l’un des avocats de la défense :
« L’incitation à la mendicité est punie de deux ans de prison minimum, et de cinq ans de prison maximum. Mais c’est une infraction qui était presque désuète, jamais appliquée. Les maîtres coraniques n’étaient pratiquement jamais condamnés pour ce genre de comportement. Que le procureur ait requis deux ans de prison dont six mois ferme, c’est beaucoup, énorme même. Pour des pères de famille, des enseignants qui ont toujours eu ce genre de comportement, et qui n’ont jamais été inquiétés pour cela, et du coup qui se retrouvent à la barre et qui risquent six mois de prison, c’est beaucoup. A moins avis, juste une peine d’avertissement suffit. »
Les avocats des prévenus ont plaidé la clémence. Le verdict sera rendu le 8 septembre.