Tous les participants s'accordent à dire que la société civile congolaise doit accroitre son monitoring des violations des droits de l'homme. De l'insécurité sécurisée à l'Est, dira un participant, jusqu'aux violences à caractère politique.
« Le travail que l'on fait également vise à anticiper certaines dérives. Au fond, pour nous, la société civile jouerait le rôle de sonnette d'alarme, eu égard à un certain nombre de dérives qui peuvent se constater tout au long du processus », a déclaré Me Emmanuel Kabengele, intervenant et coordonnateur national du Réseau pour la réforme de la sécurité et justice.
Comment protéger les droits et libertés ? Faut-il ou non participer au dialogue national ? Mais aussi, quel type d'actions adoptées ? La société civile du Sud-Kivu a été saluée par l'un des intervenants, George Kapiamba, pour avoir organisé des journées ville morte. Pour le président de l'Association congolaise pour l'accès à la justice, la société civile pourrait être amenée à multiplier ce type d'actions.
« S'il s'avère que l'un des acteurs importants n'arrive pas à s'acquitter de ses obligations, conformément à la Constitution où à la loi, la société civile a l'obligation de se mobiliser, de mobiliser toute la population », a-t-il notamment déclaré. L'une des principales questions, c'est aussi celle de la sensibilisation. Comment faire comprendre à la population leurs droits et faire respecter l'Etat de droit ?
Déclaration finale
A l'issue du forum, les 45 organisations, en guise de conclusion, ont dressé une série d'appels et de demandes, dont celle de la libération des « prisonniers politiques ou d'opinion » parmi lesquels figurent les militants du mouvement citoyen Filimbi, des opposants politiques comme Jean-Claude Muyambo ou celle du journaliste Daniel Safu. Les signataires ont également appelé le gouvernement à lever la mesure d'interdiction de certaines chaines de radio ou télévisions.
Ils demandent aussi à faire respecter la loi portant fonctionnement des partis politiques et de sanctionner les dédoublements de certains partis qui « constituent une source de violences dans plusieurs provinces ». S'agissant du dialogue annoncé par Joseph Kabila, ces organisations de la société civile rappellent que « sa tenue ne doit pas ni constituer un préalable ni un obstacle à l'organisation des élections dans les délais constitutionnels ».
Les participants estiment également que la toute nouvelle Cour constitutionnelle a violé la Constitution lors d'un de ses récents arrêts. Celui qui a permis au gouvernement de nommer des commissaires spéciaux en lieu et place des gouverneurs. Un fait qui les préoccupe. Ils demandent à la cour constitutionnelle de « respecter la Constitution et les lois de la République pour ainsi rassurer l'opinion qu'elle pourra assumer convenablement ses missions pendant le processus électoral ».