RDC: l'armée arrête des membres de l'Unafec au Katanga

Dans l’ex-province du Katanga à Lubumbashi, des échauffourées ont éclaté entre les forces de sécurité et des jeunes militants de l’Unafec favorable à Gabriel Kyungu, le dirigeant historique du parti. L’Unafec est l’un des membres du G7, ce groupe qui a claqué la porte de la majorité présidentielle et qui se dit, depuis, harcelé, ce que dément le porte-parole de la majorité présidentielle.

Selon le commandant de la deuxième zone de défense, il s’agit d’une simple rivalité entre factions politiques, l’objectif des forces de sécurité n’est que de rétablir l’ordre, a assuré à RFI le général Kifwa. Toujours est-il que hier matin, les forces de l’ordre ont fait irruption au siège du parti, ils ont arrêté des militants, une quinzaine au total selon l’Unafec. Ils ont déchiré devant témoins la grande affiche à l'effigie de Gabriel Kyungu, le leader historique. Les forces de sécurité ont ensuite pris position autour du bâtiment et dispersé la foule par des tirs de sommation et des gaz lacrymogènes.

La veille, un groupe de cadres du parti s’était réuni à Lubumbashi pour nommer un nouveau président, accusant Gabriel Kyungu d’avoir violé les statuts du parti en quittant la majorité sans consultation. « Dans la nuit, des criminels envoyés par Kyungu ont attaqué la maison de l’un de nos cadres et brûlé sa voiture », explique le député Ali Bin Omari qui se présente aujourd’hui comme le nouveau leader de l’Unafec. « Mensonges », rétorquent les proches du vieux leader katangais. « Ils veulent accuser la jeunesse de l’Unafec d’être une milice, ils ne disaient pas ça quand on a fait élire Joseph Kabila dans la province », raille l’un d’eux.

Appel au calme

Gabriel Kyungu a une nouvelle fois appelé ses partisans au calme hier face à qu’il qualifie de gesticulations du pouvoir. « L’objectif, c’est d’aller aux élections et d’en finir ainsi avec ces gens », précise celui qui est toujours président de l’assemblée provinciale du Haut-Katanga.

Selon la coalition de 33 ONG de la société civile pour le respect de la Constitution, le gouvernement est « responsable des violences d’hier à Lubumbashi pour avoir encouragé des dissidences, l’usage illégal des dénominations et emblèmes des partis et la tenue des congrès parallèles depuis le départ des partis du G7 de la majorité présidentielle ».

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