Le 9 janvier plusieurs centaines de personnes reviennent d'un enterrement à Chitoma, dans le nord-ouest du Mozambique. Plus de 230 personnes sont affectées par l'ingestion de bière et souffrent de diarrhées et de fortes douleurs musculaires. Soixante-quinze d’entre elles meurent dans les jours qui suivent dont la brasseuse. Trois jours de deuil national sont décrétés.
La farine de maïs avait elle-même été détériorée par de l'eau de pluie, une eau qui avait servi à préparer 210 litres de cette bière artisanale. C'est le directeur de l'Institut de la Santé du Mozambique, Ilesh Jani, qui a apporté ces précisions, écartant la thèse de l'empoisonnement qui avait circulé dans un premier temps. La bactérie est connue : il s’agit de la Burkholderia gladioli et elle a déjà fait des victimes en Indonésie et en Chine.
L'Impala, bière au manioc, a le vent en poupe
Dans les tavernes et les petites boutiques, les Mozambicains s'enthousiasment de plus en plus pour une bière au manioc appelée Impala, un substitut de choix au malt et au houblon. Un effort réel est fait pour en contrôler la qualité. L'Impala est produite et commercialisée de façon industrielle et remplace petit à petit la bière artisanale.
Le contrôle de la qualité du manioc doit être strict car le tubercule, une fois ramassé, pourri vite. « Le manioc, on le mange, dit un consommateur, alors pourquoi ne pas en boire ? ». Bière artisanale ou Impala industrielle, les consommateurs choisiront...