Insulte, bataille d'égo et guerre des chefs. Les deux camps ne s'épargnent plus. Dernier exemple en date, dimanche 1er novembre, des hommes munis de bâtons ont perturbé une réunion du bureau exécutif de Nidaa Tounes. Les partisans de Mohsen Marzouk, le secrétaire général, ont accusé l'autre camp d'être à l'origine de ces violences. Ripostes verbales, accusations réciproques, la tension est telle qu'une partie des élus sollicitent désormais l'arbitrage de Beji Caïd Essebsi, 88 ans.
L'actuel président de la République, ancien président-fondateur du parti, a donc reçu une partie des députés au palais de Carthage. « Il va réussir à tous nous rassembler et à sauver Nidaa Tounes », assure l'un des élus.
Un congrès prévu en décembre
32 députés du camp Marzouk menacent tout de même de quitter le bloc parlementaire à l'Assemblée pour en former un nouveau, ce qui risquerait de déstabiliser le pouvoir. « Nous continuerons à soutenir le gouvernement », précisent-ils. Mais Ennahda deviendrait alors le 1er groupe parlementaire. Un scénario que l'on « peut éviter si l'on arrive à dialoguer dans le calme », explique l'un des 32 élus frondeurs.
Nidaa Tounes espère donc étouffer rapidement la crise, mais les différents courants devraient à nouveau s'affronter lors du 1er congrès du parti, maintes fois reporté et prévu, en théorie, pour le mois de décembre prochain.