Au cœur des tensions, Ridha Jaouadi, un jeune imam à la barbe finement taillé, controversé, accusé d'extrémisme par les autorités tunisiennes.
En septembre dernier, elles décident de le limoger pour son « extrémisme » mais aussi pour avoir mené - semble-t-il - des activités syndicales dans la mosquée Sidi Lakhmi, la plus importante de la ville de Sfax.
Ce prédicateur, membre d'un syndicat proche du parti islamiste Ennahda, a même été interpellé par la justice pour « collecte d'argent et gestion financière de la mosquée sans autorisation ».
Jeudi 29 octobre, dans un geste d'apaisement, la justice l'a finalement remis en liberté provisoire. Un geste jugé « insuffisant » par ses partisans, qui refusent que le pouvoir central à Tunis « impose ainsi son choix ». Ils dénoncent une injustice et exigent le retour de leur prédicateur.
Selon les autorités, ce limogeage n'est pas un cas isolé : depuis janvier dernier, une vingtaine d'imams - sur un total de 18 000 - ont déjà fait l'objet d'une telle révocation.