Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard
Le tout premier déplacement du pape François en Afrique doit être dominé par son encouragement à la recherche de la paix et au dialogue entre religions. Mais une nouvelle aggravation de la situation en République centrafricaine pèse sur ce voyage. Dimanche, le pape a lancé un nouvel appel aux parties en conflit afin qu'elles mettent fin à la violence. Il s'est dit « vivement préoccupé » par la « situation délicate » que vit la Centrafrique, en appelant à « mettre fin au cycle de violences ». Des dizaines de morts sont à déplorer depuis septembre dans des conflits qui opposent à Bangui musulmans et chrétiens.
En signe de proximité et pour encourager la réconciliation, le pape François a aussi annoncé qu'il souhaitait anticiper de quelques jours le Jubilé de la miséricorde censé s'ouvrir à Rome le 8 décembre. Il entend ainsi ouvrir fin novembre la porte sainte de la cathédrale de Bangui. Un geste symbolique programmé lors d'un voyage, a-t-il confié, « qu'il espère réaliser ». Dans le langage prudent du Vatican, cette précision inhabituelle laisse à penser que le pape pourrait renoncer à se rendre à Bangui.
D'à peine plus de 24 heures, cette visite est pourtant pleine de sens. Le pape doit notamment visiter un camp de déplacés, rencontrer les communautés évangéliques du pays, mais aussi se rendre à la rencontre de la communauté musulmane de Bangui.