Ce vendredi matin, à Dar es Salaam, on sentait encore une petite inquiétude. Seul un commerce sur deux était ouvert. Mais, en fin de matinée déjà, tout était revenu à la normale. Preuve en est, les embouteillages ont repris comme d’habitude. Il n’y a pas de mobilisation contre le résultat de l’élection présidentielle de dimanche passé, en dépit de ce qu’a annoncé, ce jeudi, Edward Lowassa.
Mais à Zanzibar, c’est une toute autre chose. La situation est relativement mauvaise sur cet archipel semi-autonome, où l’élection a été annulée, sous prétexte de nombreuses fraudes constatées par la Commission électorale dans certains bureaux, alors que l’opposition est certaine d’avoir gagné. Il y a une forte mobilisation pour que la Commission électorale accepte de donner le résultat. Et le chef de l’opposition de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, a déclaré que si une solution n’était pas trouvée d’ici ce samedi, il demanderait aux gens de descendre dans la rue.
Les institutions internationales mobilisées
C’est une menace prise très au sérieux à Zanzibar. Les ambassades occidentales, Américains et les Britanniques notamment, demandent à la Commission électorale de Zanzibar de publier le résultat et d’examiner concrètement ces cas de fraude – existent-ils ou pas ? –, car la situation risque de déraper sérieusement dans cette ville. L’Union européenne, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), la Communauté des Etats d’Afrique australe, l’Union africaine et le Commonwealth leur ont emboîté le pas.
Mais l’exemplarité tanzanienne n’en a pas pâtie, puisque, en termes institutionnels, rien n’a bougé. Jusqu’à ce vendredi, la Tanzanie a toujours respecté ses mandats. Il est vrai que cette élection n’a pas été particulièrement transparente dans le mode de dépouillement, qui était un peu long, mais il semble qu’en Tanzanie, sur le continent en tout cas, l’élection de Magufuli ait eu lieu réellement.