A Zanzibar, la tension est montée dès lundi quand le chef de l'opposition locale Seif Sharif Hamad a proclamé sa victoire sans attendre le résultat officiel. Puis la commission électorale de l'archipel a été encerclée par des forces anti-émeutes et chacun attendait avec impatience que cette commission publie la vérité des urnes.
Et puis la surprise est intervenue mercredi 28 octobre dans l’après-midi, avec l'annonce officielle de l'annulation pure et simple du scrutin, sans donner de date de report. Les autorités expliquent qu'il y a eu trop de fraudes, notamment des bureaux où il y aurait eu plus d'électeurs que d'inscrits. L'opposition ne croit pas à ce bourrage des urnes et affirme que le CCM, le parti au pouvoir, cherche un prétexte pour cacher sa défaite.
Ce n'est pas la première fois qu'un scrutin tourne au fiasco à Zanzibar. Il y a cinq ans, un conflit post-électoral s'était soldé par un partage du pouvoir entre un président CCM et un vice-président du parti d'opposition « Front civique uni ». Les mêmes se retrouvent adversaires cette année.
Selon le président de la Commission électorale nationale, l'annulation de Zanzibar n'aura pas d'effet sur le scrutin national. Il y a 23 millions d'électeurs en Tanzanie sur le continent, et seulement 500 000 à Zanzibar.