En août dernier, le groupe d’experts se rend dans la prison militaire où les rebelles FDLR auraient été incarcérés. Mais sur place, surprise, ils ne trouvent que 175 détenus au lieu des 313.
A en croire la liste des transferts fournie par la direction de la prison, 14 officiers seulement et 163 combattants ont été enregistrés. Deux seraient décédés depuis. Mais là encore, les experts ne parviennent pas à confirmer leurs grades. Car les prisonniers démentent tous être des officiers, voire même d'appartenir au groupe rebelle FDLR. 86 d'entre eux affirment en effet être des civils, des réfugiés rwandais arrêtés par erreur.
Une information que confirme partiellement des chefs locaux et des représentants de la société civile. Selon eux, le commandant du régiment avait invité les réfugiés rwandais habitant dans la zone à se rendre au village de Kilembwe dans le Sud-Kivu pour une réunion. Une réunion qui se serait transformé en arrestation, direction la prison.
Pour le porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé, ces affirmations sont un « abus de compétence ». « Il n'y a que la justice au Congo qui peut dire qui est coupable de tel ou tel acte ou confirmer l'appartenance ou non d'un prisonnier à un groupe » a affirmé Lambert Mendé, joint par téléphone. Il rejette donc en bloc ces accusations.
Le groupe d’experts, quant à lui, dit toujours attendre une réponse de Kinshasa à sa remise en cause plutôt étayée.