Dans la salle de réunion où se trouve une vingtaine d'hommes et de femmes, à Abidjan, le formateur explique aux futurs scrutateurs comment, par SMS, ils devront signaler en temps réel la conformité ou non du scrutin : « Bien évidemment, c’est un exercice mais le jour du scrutin, il va falloir cocher les résultats qui reflètent la réalité du bureau que vous observez. »
L'urne est-elle conforme ? Est-ce que l'isoloir est propice à un vote secret ? Y a-t-il des tentatives d'intimidation pendant le scrutin ? C'est tout une batterie de questions auxquelles vont devoir se plier les scrutateurs de la Poeci disséminés à travers les bureaux de vote du pays et choisis en fonction de l'importance du nombre d'inscrits.
« D’abord ce sont des observateurs citoyens qui ont été rigoureusement formés, tient à préciser Marie Paul Kodjo, porte-parole de la Poeci. Ils vont envoyer des SMS codés à une centrale basée à Abidjan. Les informations vont rentrer dans la base de données [et] on aura les tendances en temps réel. »
Près de 800 bureaux de vote concernés
Christiane Pelchat, directrice du National Democratic Institute Côte d'Ivoire, l'ONG qui finance cette opération, en explique l’intérêt : « D’abord c’est faire participer les Ivoiriens et les Ivoiriennes au processus, mais en plus, ça aide à [le] crédibiliser et à sécuriser [le scrutin]. Parce que quand il y a des observatrices et des observateurs partout dans le pays, les populations voient qu’il y a des gens de la société civile ivoirienne, neutres, apolitiques et qui observent comment se passe le processus, [et] c’est plus gênant d’intervenir dans les bureaux de vote. »
Cette mission de quelque 800 observateurs sera déployée dans au moins 800 des 19 800 bureaux de votes du pays pour le premier tour le 25 octobre.
■ Derniers jours pour retirer sa carte d'électeur
Il reste 48 heures aux 6 300 000 inscrits ivoiriens pour retirer leur carte d'électeur. Une opération de distribution qui a débuté dans les bureaux de votes vendredi dernier. Si les dispositifs de distribution sont prêts, il semble que beaucoup d'électeurs aient négligé d'aller récupérer le document, certains croyant même - à tort - qu'ils pourront voter avec leur carte électorale de 2010.
D'où cet appel de Sourou Koné, premier vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI) pour que chacun se munisse du précieux document pour accomplir son devoir électoral.