Dans un rapport publié jeudi, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch accuse les autorités rwandaises de s'adonner à des arrestations et des détentions illégales dans un centre dit de réhabilitation et de transit situé à Kigali. Sans-abris, mendiants, vendeurs de rues, ou toute autre personne pouvant nuire à l'image positive de la capitale rwandaise, seraient détenus dans le centre de Gikondo, qualifié de « prison » non officielle par les auteurs du rapport.
Des accusations que Fidèle Ndayisaba, le maire de Kigali, rejette en bloc. « Ce n’est pas un centre de détention, ce n’est pas une prison », martèle l’élu. « Quand la population ou les patrouilles tombent sur quelqu’un qui est dans un état d’ivresse ou quelqu’un qui a consommé, qui a abusé de drogues, les gens qui sont dans des situations anormales, il faut avoir un lieu où on peut placer ces gens », affirme Fidèle Ndayisaba.
« Il n'y a pas besoin de jugement »
Il insiste également sur le fait que le centre de Gikondo dispose de personnels chargés des services sociaux et d’infirmiers. « On ne peut pas maltraiter une personne que l’on assiste en même temps », défend-il.
Quant à la détention sans décision de justice dans ce centre, le maire de la capitale rwandaise expose sa version : « C’est un centre qui est là pour le caractère purement social, c’est pourquoi il n’y a pas besoin de jugement. Il n’y a pas besoin de procédure judiciaire, parce que ces gens qui sont là ne sont pas des criminels, ce sont des gens qui sont désorientés, qui doivent être orientés, pour qu’ils puissent être accompagnés. »
En 2006, le centre de Gikondo avait fermé ses portes pour quelques mois, à la suite de la publication d’un rapport de Human Rights Watch, déjà.