Le principe est simple : lorsqu'un travailleur social, un journaliste ou un activiste des droits de l'homme est menacé du fait de son activité, ce dernier pourra immédiatement demander l'assistance d'un avocat pour se défendre ou porter plainte. Dans chacun des six pays des Grands Lacs, des associations locales serviront de relais avec le fonds de protection régional basé à Kampala.
Pour Gilles Durdu, coordinateur régional d'Avocats sans frontières, il y avait un véritable manque à combler dans le domaine : « Les défenseurs des droits de l’homme qui travaillent dans des zones reculées, donc éloignées des capitales, éloignées des grands centres urbains et les différentes organisations qui sont actives dans le secteur de la protection légale, très peu ont un mandat spécifique lié à la protection légale des défenseurs des droits de l’homme. »
Le fonds devrait entrer en fonction le 30 juin prochain, mais pour Ida Sawyer, représentante de Human Rights Watch, les défenseurs des droits de l'homme ne sont pas les seuls à manquer d'assistance juridique : « Les familles des victimes qui veulent porter plainte, qui veulent qu’il y ait une justice, souvent n’ont pas de moyen. Elles n’ont pas la capacité de trouver les avocats et l’assistance juridique. Donc on pense que ça aussi, c’est un grand besoin ici et on pense qu’il y aura des organisations qui peuvent aider dans ce sens. »
Les besoins sont énormes et les financements difficiles à trouver. Le fonds de protection des défenseurs des droits de l'homme n'a d'ailleurs pas bouclé son budget, toujours à la recherche de fonds de bailleurs internationaux.