Le président rwandais Paul Kagame est « un homme providentiel ». C’est par ces mots que le ministre congolais de la Défense, Aimé Ngoi Mukena, a entamé sa visite au Rwanda, ce jeudi 24 septembre, lors de laquelle il a rencontré son homologue rwandais, James Kabarebe. C'est la première rencontre de ce type entre des ministres de la Défense de la RDC et du Rwanda depuis juin 2012, juste avant que les relations entre les deux voisins ne se tendent en raison des troubles provoqués par la rébellion du M23. Kinshasa et les Nations unies accusaient alors Kigali de jouer un rôle déstabilisateur dans l’est de la RDC.
Volonté affichée de tourner la page
Mais hier, à Kigali, le temps de la crise semblait bien loin. Désormais, les deux voisins disent vouloir avancer main dans la main. Pour Aimé Ngoi Mukena, « un nouveau chapitre s’ouvre ». Le ministre congolais de la Défense insiste également sur la capacité des deux gouvernements à mener ce rapprochement de leur propre chef : « Nous ne refusons pas l’appui [de la communauté internationale, ndlr]. Mais nous voulons aussi dire qu’en tant que pays souverains, pays amis, pays frères, nous sommes capables de résoudre nos propres problèmes. »
Même avis du côté de son homologue rwandais, James Kabarebe, qui qualifie cette rencontre de « moment historique ». « Ce qui nous manquait était l'esprit nouveau, que nous avons désormais. Bien sûr, nous ferons face à des défis. Il y a tellement de perturbateurs et nous devons nous en protéger jalousement, car ce que nous faisons est essentiel pour la sécurité de nos peuples. »
Priorités différentes
L' « éradication » des rebelles FDLR est une priorité pour Kigali. Si, officiellement, la question des moyens qui pourraient être mis en oeuvre pour arriver à cette fin doit être abordée dans un second temps, du côté rwandais, on met en avant les réalisations de l'opération militaire conjointe menée en 2009 par les deux pays, sur laquelle l'ONU avait pour sa part émis des réserves. Du côté de Kinshasa, l'accent est plutôt sur le rapatriement des éléments FDLR cantonnés en RDC, sans plus de détails sur les options pour les rebelles encore actifs.