La première difficulté est d'accéder aux populations réfugiées. La plupart d'entre elles vivent dans des zones reculées sous contrôle de divers groupes armés, notamment des rebelles hutus rwandais des FDLR. Or, ces derniers se présentent volontiers comme les protecteurs de ces réfugiés et ne cachent pas leur hostilité vis-à-vis du recensement biométrique.
Plusieurs sources évoquent même un communiqué diffusé début juillet dans lequel ils posent comme condition pour permettre ce rencensement la fin des opérations militaires que mène actuellement l'armée congolaise pour tenter de les déloger. « Il y avait des craintes pour la sécurité des équipes sur le terrain », explique par ailleurs le HCR. « D'autant que dans cette zone les kidnapping sont fréquents », ajoute le représentant régional de l'organisation.
Craintes sur le rapatriement forcé
En attendant que la situation se décante, les campagnes de sensibilisation, elles, se poursuivent pour « expliquer aux populations le bien-fondé de l'exercice », précise encore le HCR. Car, en dépit des nombreux messages déjà diffusés, certains réfugiés rwandais craignent aussi que cet enregistrement n'ouvre la voie à un rapatriement forcé.
En 2014, lors d'un premier recensement, plus des deux tiers d'entre eux disaient ne pas vouloir rentrer dans leur pays. D'autant que plus de la moitié ont moins de 17 ans et n'ont donc jamais connu le Rwanda.