« S'ils devaient arrêter quelqu'un, ça devrait plutôt être le président Nkurunziza », lance Frédéric Bamvuginyumvira, vice-président du Frodebu. Il est l'un des derniers à avoir été arrêté à l'aéroport de Bruxelles. « Les policiers belges m'ont retenu très peu de temps, ils savaient déjà que c'est du n'importe quoi », ajoute l'opposant avant de conclure : « Le minimum pour une organisation comme interpol, ce serait de chercher à savoir ce qui se passe dans le pays. » D'autres parlent d'incompétence ou qualifient Interpol d'organe de répression politique.
Interrogée par RFI, Interpol brandit l'article 3 de son acte constitutif qui interdit à l'agence internationale de police la plus importante du monde de mener des actions ou interventions à caractère politique, mais se refuse à commenter ces cas individuels. Le rôle d'Interpol est d'assister les forces de police nationales à localiser ou arrêter des individus recherchés par les Etats membres, explique en substance un chargé de communication de l'organisation. Il précise qu'Interpol peut en cas de doute demander à l'Etat concerné des explications supplémentaires, voire même retirer l'alerte, la fameuse notice rouge, lancée à l'internationale.
Pour l'ONG Fair Trials, Interpol ne tient pas suffisamment compte du respect de l'Etat de droit dans les pays membres et ne demande pas les documents, comme un mandat d'arrêt, avant de lancer un alerte. Des pratiques qui se perpétuent malgré la création en 2014 d'un groupe de travail sur cette question. Et les recours, déplore l'ONG, sont presque impossibles.