Elles sont jeunes, belles, libres, rebelles, rejetées par leur famille, dérangeantes aussi dans une société conservatrice... Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent de la prostitution à Marrakech. Much Loved montre leur quotidien sans fard, sans complaisance ni jugement, entre soirées orgiaques avec de riches Saoudiens dans un riad, pressions de flics corrompus ou même échappées belles entre copines. Nabil Ayouch, qui a écrit son film après avoir rencontré quelque 200 prostituées, voulait provoquer un débat au Maroc.
« Tout ce qui est dit, chaque plan, chaque mot, chaque image de Much Loved a un sens profond sur la place de ces femmes dans la société marocaine, sur le rôle qu’elles jouent vis-à-vis de cette société, vis-à-vis des hommes, la famille, affirme Nabil Ayouch. Un rôle qu’on lui nie, parce qu’elles ne sont ni vues ni entendues. Et c’est quelque chose qui peut être débattu dans le débat public. »
En guise de débat, Nabil Ayouch et ses acteurs ont été victimes d'une campagne de haine. Le film, dont le tournage avait pourtant été validé par le ministère marocain de la Culture, est interdit de sortie dans le royaume. Mais Nabil Ayouch espère encore pouvoir le montrer aux spectateurs marocains, et contrer ainsi les montages pirates, trafiqués, qui circulent sous le manteau au Maroc.
► Le samedi 19 septembre, Nabil Ayouch sera l’invité de l'émission Tous les cinémas du monde