Dans le collimateur de l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB), un arrêté adopté en juin dernier. Ce texte donne au ministère de la Fonction publique toutes les prérogatives pour organiser le concours des auditeurs de justice, c’est-à-dire les élèves magistrats qui suivront leur formation à l’Ecole nationale de la magistrature. Ce qui exclut l’UNAMAB, qui jusque-là faisait partie de la commission interministérielle chargée du recrutement, commission réunissant des représentants des ministères de la Fonction publique, de la Justice et de l’Enseignement supérieur.
Le gouvernement explique ce changement par la volonté d’avoir un certain pourcentage d’élèves par région. Cela pourrait passer par la création de centres de concours décentralisés. Actuellement il n’y en a qu’un, et il se trouve à Cotonou, au sud du pays. L’UNAMAB s’y oppose : pour elle, « le recrutement est une affaire de mérite, pas de région » et l’organisation du concours dans plusieurs villerecrutements serait irréalisable et manquerait de transparence, car les épreuves doivent être tirées au sort le jour même du concours devant les candidats.
L’UNAMAB dénonce une mainmise du pouvoir sur la magistrature. Pour le gouvernement, il s’agit juste de donner leur chance à tous les Béninois. Le nouveau mode de recrutement devrait s’appliquer fin novembre pour la prochaine promotion.