Il y a dans un premier temps ceux qui ne comprennent pas l’attitude de l’ancien chef de l’Etat et qui lui demandent de faire preuve de dignité en affrontant la justice. C’est le cas d’un de ses anciens collaborateurs : « C’était vraiment une honte de voir un ancien chef d’Etat transporté comme un enfant, un bébé, comme ça, pour l’amener à la justice. De quoi doit-il avoir peur ? Je demande plutôt à Habré d’avoir un comportement responsable et de parler à haute voix, de dire ce qu’il a fait et ce qu’il n’a pas fait. Et cela lui apporterait une certaine dignité. »
Pour un autre jeune habitant de Ndjamena, ce silence est peut-être un aveu de culpabilité : « Il n’a aucun mot pour se défendre. Moi je dis comme ça, ça veut dire qu’il reconnaît tout ce qu’on lui reproche de tout ça, donc il s’abstient. » Pour un troisième, l’ancien chef de l’Etat joue la montre : « Habré, en tant que fin politique, en tant que stratège, Habré joue sur la moralité des victimes et du droit. » A Ndjamena, tout le monde s’accroît pour clamer la retransmission en direct de ce procès historique pour la vie de la nation tchadienne.