Hissène Habré est toujours muré dans son silence, immobile sur sa chaise. Ce mercredi matin son interrogatoire de personnalité était prévu. C’est l’ordre normal du processus judiciaire.
Dès l’ouverture, le président s’adresse donc au prévenu : « Nous invitons monsieur Habré à se présenter à la barre et décliner son identité ». Hissène Habré ne réagit pas, ne critique pas la Chambre comme il a pu le faire dans le passé. Un long silence s’engage.
On aperçoit les trois juges se concerter. Le président reprend la parole : « La Chambre a invité monsieur Habré à la barre et constate que celui-ci n’a pas daigné répondre. Nous constatons son refus d’assurer sa défense ». Cet acte est bien évidemment consigné dans la procédure.
Ensuite, il y a eu une longue période de flottement. La Chambre n’est pas encore rodée. Le président a appelé les deux premiers experts. Il n’était pas présent à l’audience. Le procureur a souhaité alors faire entendreune archive radio de RFI, un portrait de Hissène Habré diffusé dans Archives d’Afrique.
Après le lancement laborieux de cet enregistrement sonore, tout est rentré dans l’ordre, quelques moments plus tard. Le premier expert, un historien tchadien, a présenté son rapport sur la vie de Hissène Habré, sa jeunesse, ses études, ses années au pouvoir. Objectif : dresser le portrait du prévenu.
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