« On rarement vu une telle volonté réformatrice », affirme un observateur de la vie politique burkinabè. A un mois des élections générales, le gouvernement et la commission en charge des réformes multiplient les projets de loi que s'empressent d'adopter les députés du CNT. Résultat, les acteurs de la transition sont en train de transformer en profondeur le pays.
Dernier projet d'envergure, la dépénalisation des délits de presse adoptée vendredi. Prochain objectif, l'abolition de la peine de mort. Dès ce dimanche, les députés du CNT examineront une loi sur la répression des violences faites aux femmes et une autre sur un statut de pupille de la nation.
Préparer la nouvelle Constitution
Depuis le début de la transition, le code électoral et le code minier ont été réformés. L'armée a vu elle aussi une réforme importante visant à la dépolitiser : désormais un militaire devra démissionner avant d'entrer en politique. La justice fait pour sa part l'objet d'état-généraux devant déboucher sur un train de mesures.
Tout aussi fondamental, les acteurs de la transition préparent une nouvelle Constitution. Un texte qui ne sera pas adopté avant les élections générales. Mais l'important, confie un membre de la Commission de réconciliation et de réformes, est de mettre le pays sur les rails, en y associant les forces vives de la nation. Il s'agit pour le régime de transition, à la fois de baliser le terrain pour le prochain pouvoir, et de prendre l'Histoire à témoin.