Burkina Faso: des amendes plutôt que la prison pour les journalistes

Au Burkina Faso, les députés du Conseil national de Transition viennent de voter une loi fixant de 1 à 5 millions de Francs CFA, les amendes à payer en cas de délits d'outrage, d'injure et de diffamation. Les députés du Parlement intérimaire ont examiné et adopté trois projets de loi sur la presse burkinabè. Désormais, aucun journaliste reconnu coupable de diffamation ou d’injures n’ira en prison, mais en lieu et place il paiera une amende allant de 1 à 5 millions de Francs CFA. Des amendes dénoncées par les responsables de médias, qui craignent pour la survie de leurs entreprises.

Il a fallu plus de 9 heures aux députés pour discuter et adopter les différents projets de lois sur la presse au Burkina Faso.

Fréderic Nikiema, ministre burkinabè de la communication : « Le droit d'accès aux sites d'information est également mentionné. Les peines privatives de liberté sont supprimées pour être remplacées par des amendes. En ce qui concerne les montants, ce qui a été retenu c'est de 1 à 5 millions, c'est un consensus qu'on a trouvé pour prendre en compte les différents acteurs ».

Les débats ont plus porté sur les amendes à payer en cas de condamnation d’un journaliste pour diffamation. Les députés de la transition sont restés divisés sur les montants fixés. « Ces amendes, dans lesquelles nous nous sommes abstenus de voter ou sur lesquelles nous avons voté contre sont de nature à tuer la presse burkinabè ».

Pour les associations de journalistes et d’organisations professionnelles des médias, l’application de telles amendes constituerait une entrave à la liberté de la presse : « Ce n'est pas pour demander l'impunité à la presse, c'est pour tenir compte simplement des réalités économiques des entreprises de presse au Burkina ».

Le ministre de la Communication assure que d’autres échanges pourront être menés plus tard pour améliorer toutes ces lois sur la presse au Burkina Faso.

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