Sur 31 joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde, seuls 8 sont noirs ou métis. Vingt ans après la fin de l'apartheid, le manque de mixité dans le rugby continue de faire polémique. L'année dernière, ce n'est autre que l'archevêque Desmond Tutu qui s'était plaint de la lenteur à laquelle ce sport se démocratise. La puissance confédération des syndicats, la Cosatu, a appelé au renvoi de l'entraîneur de l'équipe nationale et menacé de brûler le maillot des Springboks.
Cette fois, c'est un petit parti radical, l'Agence pour un Nouvel Agenda (Ana), qui a porté plainte. « Nous allons demander au tribunal de déclarer le mode de sélection et les critères de sélection de cette équipe contraires à la Constitution. Ces critères sont biaisés et représentent une ségrégation raciale », estime le président de l'Ana, Edward Mokhoanatse. L'entraîneur des Springboks se défend : « Je ne sélectionne pas en fonction de la couleur mais des compétences. »
Le rugby reste un sport encore largement joué par les Blancs, notamment les Afrikaners, descendants des Hollandais. Alors faut-il imposer des quotas ? Le débat est relancé. En tout cas, pour certains, le manque de joueur noirs au rugby est une métaphore de la société, où des milliers du sud-africains noirs ont obtenu le droit de vote mais pas la liberté économique.