Afrique du Sud: des policiers reconnus coupables de meurtre

Huit policiers sud-africains ont été reconnus coupable du meurtre d’un chauffeur de taxi mozambicain. C’était en février 2013. La victime avait été attachée et trainée derrière un véhicule de police, après une altercation avec les forces de l’ordre. L’homme est mort des suites de ses blessures dans les heures qui ont suivi. L’incident avait choqué l'opinion publique sud-africaine.

Huit policiers sud-africains jugés pour la mort d'un taxi mozambicain en 2013 ont été reconnus coupables de meurtre mardi 25 août, à l'issue d'un procès sur ce fait divers qui avait horrifié l'opinion publique.

Dans une vidéo amateur, on voit l’altercation entre Mido Macia, le chauffeur de taxi mozambicain, qui était mal garé, et plusieurs policiers. Le ton monte. Les policiers maitrisent l’homme, le trainent jusqu’à leur véhicule, où ils le menottent à l’arrière. Puis ils démarrent en trainant la victime sur la chaussée.

L’homme est mort quelques heures plus tard au poste de police. Les policiers qui ont été suspendus ont plaidé non coupable. Selon leur avocat, la victime n’aurait pas été blessée si elle n’avait pas résisté a son arrestation.

Mais ce matin, le juge a estimé que l’arrestation était illégale, que les policiers n’avaient pas porté assistance à la victime alors qu’elle était blessée. Et qu’ils ont menti à la justice. Les blessures qui ont conduit à la mort de Mido Macia indiquent qu’il a été sévèrement battu, probablement dans sa cellule, où il a été retrouvé dans une marre de sang.

Les policiers ont donc été reconnus coupables de meurtre ce matin. Ils encourent au minimum 15 ans de prison. Verdict fin septembre. Les policiers en question ont depuis été exclus des rangs de la police. Mais l'affaire a d'autant plus choqué qu'elle touche à des problèmes de société : la xénophobie et la brutalité policière.

Chaque année plusieurs centaines de personnes décèdent aux mains des forces de l'ordre. Cet incident était d'ailleurs survenu quelques mois après le massacre de Marikana, où 34 mineurs en grève étaient abattus par la police. Et pour lequel aucun policier n'a été sanctionné.

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