La médiation répète qu’elle s’en tient au calendrier fixé il y a plusieurs semaines et qu’elle espère donc toujours la signature d’un accord lundi prochain. Pourtant, le document qu’elle a proposé ne convient à aucun des deux camps. Et le processus est d’autant plus laborieux ces derniers jours, que les différentes factions affichent des divisions internes nouvelles.
Sans compter que Michael Makuei, le porte-parole du gouvernement, a annoncé samedi que le président Salva Kiir ne viendrait pas à Addis Abeba. Il assure cependant que les négociations vont continuer. « La question n’est pas de savoir si nous allons signer cet accord. La question est plutôt : "quel accord ?". Nous sommes venus pour signer un document qui soit durable, et qui appartienne réellement au peuple sud-soudanais. Nous affirmons donc que si certaines dispositions sont amendées, alors nous signerons. Et sinon, nous continuerons les discussions jusqu’à une entente et une signature », avance-t-il.
Mais continuer jusqu'à quand ? A l’entendre énumérer les points qui font encore débat, essentiellement sur des aspects politiques et sécuritaires, il est difficile d’imaginer que tout puisse se régler dans les 48h à venir.
Organe régional en charge de la médiation, l’Igad ne semble pas disposée à accorder de nouveau délai. Mais critiquée de plus en plus ouvertement par les belligérants, sa position est fragilisée. Le gouvernement dénonce notamment ses méthodes pour imposer l’accord, au mépris de la souveraineté nationale. Le dossier sud-soudanais pourrait donc passer à un niveau supérieur, mais ce serait un terrible aveu d’échec après plus d’un an et demi de discussions.