Soudan du Sud: la perspective d'un accord de paix semble s'éloigner

Après une semaine de pourparlers dans la capitale éthiopienne, Addis Abbeba, en vue de rétablir la paix au Soudan du Sud, la situation est au point mort. C'est ce qu'a annoncé le gouvernement sud soudanais jeudi 13 août. Le pays est ravagé par une guerre civile depuis plus d'un an et demi. Un conflit qui oppose le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar et qui a fait des dizaines de milliers de morts. En dépit de la pression internationale, la signature d'un accord semble une nouvelle fois compromise.

« Il subsiste des domaines considérables où nous sommes en désaccord. A ce stade, nul besoin de se mentir et de parler de paix », a déclaré le ministre sud-soudanais de l'Information une semaine après le début des discussions. Les chances de trouver un terrain d'entente entre les deux camps avant le 17 août, comme le demande les médiateurs internationaux, semble donc s'éloigner.

Le premier point de désaccord porte toujours sur le partage des pouvoirs entre le gouvernement et les rebelles. Le plan de paix de l'Igad, l'organisme chargé de mener la médiation prévoit, notamment, la création d'un poste de premier vice-président occupé par un représentant de l'opposition. Le chef des rebelles, Riek Machar, serait donc éligible à ce poste.

Autre point de discorde, la démilitarisation de Juba. Les médiateurs proposent que la capitale soit démilitarisée jusqu'à la fin des deux ans et demi de la période de transition. Une proposition qui rebute le président Salva Kiir.

Mais en plus de ces divergences, s'ajoute une scission dans le camp de l'opposition. Mardi, deux chefs rebelles ont déclaré leur entrée en dissidence avec Riek Machar. Des rebelles qui ne sont donc plus seulement en guerre avec le gouvernement mais aussi avec leurs anciens compagnons de l'opposition. Une scission qui risque de compliquer encore un peu plus la mise en œuvre d'un accord de paix dans les temps.

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