RDC: L'opposition dénonce l'empressement du pouvoir

En République démocratique du Congo (RDC), l'annexe à la loi électorale sur la répartition des sièges pour les élections locales prévues en octobre 2015 a finalement été adoptée hier, mardi 11 août, à la majorité, à la faveur d'une nouvelle session extraordinaire du Sénat, boycottée par l'opposition. Cette dernière dénonce un forcing de la part du pouvoir et souligne un procédé anticonstitutionnel dans la mesure où le texte avait été rejeté la semaine précédente au cours d'une première session extraordinaire. Sans surprise, ce vote suscite des réactions mitigées.

Pour la majorité présidentielle, ce vote est une bonne chose. C’est une étape indispensable afin de respecter le calendrier électoral tel que défini en février 2015 par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Pour Ramazani Shadari, président du groupe parlementaire du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), « la Céni nous a dit qu’il faut que le Parlement adopte la loi portant répartition des sièges pour les élections locales et municipales. Donc il fallait avoir un instrument juridique, ça signifie que nous venons de lever une contrainte présentée par la Céni. Donc nous allons faire notre travail ».

Mais du côté de l'opposition, on estime que la répartition des sièges adoptée ce mardi est faussée car elle s'appuie sur un fichier électoral caduc. Le sénateur d'opposition Mokonda Bonza, président de la Convention des démocrates chrétiens (CDC) : « Entre 2011 et aujourd’hui, il y aurait près de 8 millions de Congolais qui ont atteint l’âge pour pouvoir voter. Tous ces 8 millions ne sont pas pris en compte. On les a donc privés de leur droit constitutionnel parce que de toute façon la Céni, dans son calendrier, ne peut commencer la mise à jour du fichier électoral seulement à partir de janvier 2016 ».

L'opposition dénonce surtout l'empressement du pouvoir et continue de réclamer le report des élections locales afin d'éviter tout retard dans l'organisation du scrutin le plus important à leur yeux : la présidentielle de 2016.

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