Face à l'indignation mondiale suscitée par la mort du célèbre lion à crinière noire, le Zimbabwe s'est empressé d'imposer des restrictions sur la chasse au lion, au léopard et à l'éléphant sur tout son territoire. Mais les autorités font aujourd'hui marche arrière. L'association des guides et des chasseurs professionnels a fait savoir que ces restrictions ont été levées même si la chasse au gros gibier reste bien sûr interdite dans tous les parcs nationaux et aux abords du parc Hwange, où le lion Cecil avait été abattu.
La question des trophées est épineuse. Cette activité peut être un outil de conservation comme une menace pour les espèces. Tout dépend de sa régulation. Mais il s'agit aussi d'une manne financière considérable, puisque le secteur rapporte 183 millions d'euros par an, dont 16 millions par an au Zimbabwe.
L'Afrique du Sud aussi bénéficie de cette activité polémique. Et les autorités sud-africaines voient justement d'un mauvais œil la nouvelle politique de la compagnie américaine Delta Airline, qui a choisi d'interdire le transport de trophées sur la ligne reliant Johannesburg aux Etats-Unis. Une décision « mal avisée », selon le ministère de l'Environnement, qui rappelle que la chasse au trophée rapporte chaque année près de 4,5 millions d'euros à l'économie sud-africaine. Le ministère sud-africain a pris contact avec la compagnie aérienne pour discuter de ces nouvelles règles « qui ne permettent pas de distinguer les importations légales des importations illégales ». Et le gouvernement sud-africain rappelle aussi que les Américains sont les principaux acteurs de ce secteur controversé de l'économie.