Les enjeux sont forts pour ce procès qui doit durer six semaines. Dans cette affaire, le leader populiste sud-africain est soupçonné d'avoir profité de ses connexions politiques pour influencer l'attribution d'un marché public. En 2009, l'entreprise On Point Engineering remporte un projet de près de 4 millions d'euros dans la province du Limpopo. A l'époque, Julius Malema détenait des actions dans cette société. Selon l'Etat à l'origine des poursuites, les responsables de la compagnie avaient affirmé dans leur candidature que leur société avait 9 ans d'expérience alors qu'ils l'avaient en fait fondée un mois auparavant.
Une « entreprise criminelle » visant à mener « des activités de racket », selon le parquet. Il n'y aurait pas eu d'appel d'offres et Julius Malema et sa famille auraient bénéficié d'importants pots-de-vin à travers plusieurs sociétés-écrans.
Si le leader du parti EFF (Combattants de la liberté économique) et ses co-accusés sont reconnus coupables, ils risquent plusieurs années de prison. Et une telle condamnation porterait certainement un coup fatal à la carrière politique du jeune président du parti de gauche radical.
Julius Malema est d'ailleurs de plus en plus critiqué dans les rangs mêmes de son parti. Ce week-end, des dissidents ont brûlé des affiches de leur ancien leader et les habits rouges qui identifient les membres du parti EFF, en appelant à la fin de la « dictature » de Julius Malema.