Le sujet est sensible et le débat très vif. La future loi foncière permettrait à l'Etat sud-africain de recourir à des expropriations pour utiliser les terres qui présentent un « intérêt public ». Une notion difficile à définir, selon plusieurs organisations qui craignent des expropriations à la limite de l'arbitraire, et donc inconstitutionnelles.
La question de la juste compensation est également posée. La première esquisse du projet de loi prévoit une indemnité pouvant aller jusqu'à 80 % de la valeur du marché pour les propriétaires qui perdent leurs terres. Mais l'organisation paysanne AGRI-SA qui représente les fermiers aimerait que cette compensation se rapproche le plus possible des prix du marché. AGRI-SA demande même une indemnité supplémentaire pour le traumatisme émotionnel engendré par une expropriation.
Alors que les banques mettent en garde contre une loi qui pourrait faire reculer les investisseurs, la fédération syndicale Cosatu incite au contraire le gouvernement à aller encore plus loin en s'opposant à toute compensation pour des terres obtenues grâce « au colonialisme et à l'apartheid ».