La semaine dernière, un comité parlementaire avait déjà pu entrer dans la propriété, pour évaluer sur place l'usage des fonds publics : quelque 19 millions d’euros de fonds publics ont été engagés dans des travaux à la résidence secondaire de Jacob Zuma à Nkandla, au centre d’un scandale en Afrique du Sud. Ce week-end, c’est un groupe de trente journalistes qui a pu pénétrer dans la propriété. Ils ont pu en faire le tour pendant les deux heures et demie qu’a duré la visite. Le message que veut faire passer l'ANC est clair : le président Jacob Zuma ne vit pas dans « le confort et la sécurité », contrairement à ce qu'à écrit Thuli Madonsela, la médiatrice de la République dans son rapport.
Mais le gouvernement est accusé d'avoir organisé ces visites pour faire diversion et mieux enterrer le rapport de la médiatrice de la République qui préconisait que Jacob Zuma rembourse au moins une partie de la somme investie dans sa résidence. De fait, malgré la publication de nouvelles photographies de la résidence de Nkandla, cette visite n'apporte pas d'éléments nouveaux dans cette affaire.
Des visites «orchestrées» qui ne changent pas le fond
Et selon l'analyste Susan Booysen, « ces visites bien orchestrées ont pour unique but de discréditer un peu plus le rapport de la médiatrice ». A l'issue de leur visite de terrain mercredi dernier, les membres ANC du comité parlementaire ont notamment pointé du doigt les officiels du ministère des Travaux public, écartant de nouveau toute responsabilité de Jacob Zuma.
Dans une interview au Financial Times ce week-end, l'ancien porte-parole et compagnon de Jacob Zuma, Mac Maharaj estime pourtant qu'il est important « de prendre ses responsabilités ». Mac Maharaj explique même avoir conseillé au président sud-africain « de se préparer à rembourser l'argent » avant même la publication du rapport de la médiatrice de la République.