Rwanda: des consultations populaires pour la présidentielle de 2017

Les parlementaires rwandais ont commencé, ce lundi, des consultations populaires à travers le pays dans le but de rédiger la réforme constitutionnelle qui pourrait permettre au président Paul Kagame de briguer un troisième mandat en 2017. Ces consultations avaient été annoncées le 14 juillet à l'issue d'un vote à l'unanimité du Parlement rwandais en faveur d'une réforme faisant sauter le verrou des deux mandats présidentiels. Ces derniers ont assuré répondre au plus de 3,7 millions de Rwandais qui, dans un pays régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté d'expression et son manque d'ouverture politique, avaient déjà signé des pétitions réclamant une modification constitutionnelle.

Répondant à l'appel des autorités locales, plusieurs centaines de Rwandais, habitants du district de Kimironko de Kigali, se massent dans la salle de conférence d'un hôtel de la capitale. Parmi eux, Vénérante, 46 ans et femme au foyer : « J'avais vraiment envie de venir, de savoir ce qui allait être dit. Moi je n'ai aucun problème avec cette réforme constitutionnelle. »

Derrière elle, Ernest, un maçon, est tout aussi convaincu, quoiqu'un peu perdu : « Je ne sais pas trop ce qui va se passer, mais comme on nous a dit de venir je suis venu. Si c'est pour parler du changement de la Constitution, je suis d'accord. Je voudrais que l'on supprime totalement la limitation de mandat. On aime le président Kagame. »

A la tête de ces consultations, Tito Rutaremara, sénateur du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir : « Le but c'est de faire un débat. Que ceux qui veulent que l'on amende la Constitution disent pourquoi et ceux qui ne le veulent pas nous disent pourquoi. Quant à ceux qui disent que le FPR est à la manœuvre pour une réélection de Paul Kagame, je leur dis qu'ils sont idiots. »

Le débat prend des airs de plébiscite. Au bout de deux heures d'éloges à la gloire du président Kagame - au grand dam du sénateur Rutarema qui réclame à cor et à cri des avis divergents - un homme lève finalement la main pour suggérer que le président Kagame quitte pacifiquement le pouvoir et deviennent « un sage » au service du prochain chef d'Etat rwandais. Par la suite, la population a pu détailler dans quelle mesure l'article 101 pourrait être modifié.

Ces consultations doivent se tenir jusqu'au 11 août.

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