Si les Etats-Unis avaient exprimé leur opposition à un troisième mandat de Paul Kagamé, face à ce nouveau pas vers une réforme de la constitution, Belgique, Union européenne et Royaume-Uni soulignent l’importance du principe de l’alternance démocratique.
La Belgique et l’Union européenne rappellent leur attachement au respect des constitutions et au principe de l’alternance politique, tout en reconnaissant que la décision d’une réforme appartient au peuple rwandais. Un éventuel référendum constitutionnel « doit pouvoir se dérouler dans le cadre d’un débat libre et ouvert », tient toutefois à préciser Bruxelles et, rappelle le porte-parole adjoint du ministère belge des Affaires étrangères, « un changement de constitution ne peut pas être fait uniquement pour des intérêts personnels ». L’Union européenne précise pour sa part « que tous les Rwandais devraient être libres d’exprimer leurs points de vue ».
Londres est plus direct. Selon une porte-parole du Foreign Office, afin d’inscrire dans la durée les progrès réalisés depuis le génocide de 1994, le Rwanda doit désormais « approfondir la gouvernance démocratique, à travers l’ouverture de l’espace politique, une plus grande liberté d’expression et le futur transfert pacifique du pouvoir ».
Comme pour parer les critiques d’ingérence étrangère, l’officielle britannique - comme l’Union européenne-, se réfugie derrière les principes décidés par les Africains eux-mêmes : « La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, que le Rwanda a ratifiée, l'engage à veiller à ce qu'il ne porte pas atteinte au droit de peuple à changer démocratiquement de gouvernements », explique le Foreign Office.