Congo: la présidentielle de 2016 au cœur du dialogue national

En l’absence d’une frange de l’opposition congolaise, Firmin Ayessa, directeur de cabinet du président de la République du Congo-Brazzaville, a ouvert lundi 13 juillet le dialogue national à Sibiti au sud-ouest du pays. Quelque 500 participants vont y débattre de l’avenir des institutions et de la gouvernance électorale. La société civile invite le pouvoir à ne pas faire preuve de triomphalisme durant ce débat national.

« Il s’agit de faire que la capacité d’écoute, la courtoisie des propos, la liberté, la tolérance des opinions et la sérénité des débats permettent au dialogue national de 2015 de déboucher sur le nécessaire consensus attendu par notre peuple. » C’est après cette exhortation que Firmin Ayessa, directeur de cabinet du chef d’Etat congolais, a ouvert les travaux du dialogue accès sur deux points : la réforme institutionnelle et la gouvernance électorale.

Dirigeant d’un jeune parti du centre, Elvis Okombi-Tsalissan a regretté l’absence d’une frange de l’opposition précisant que les décisions du dialogue seront celles du peuple congolais : « C’est un grand tort que de ne pas profiter des espaces de dialogue. Mais c’est ça aussi la démocratie qui s’exprime. Nous ne sommes pas en Corée du Nord pour que nous puissions avoir le 100 pour 100. »

De son côté, Céphas Germain Ewangui de la société civile a appelé tous les participants à faire preuve de bon sens : « Il ne faut pas que ça soit un camp qui vienne ici pour jouer au triomphalisme. Il ne faut pas qu’il y ait une majorité qui soit ici pour écraser une opposition. Nous dénoncerons. A ce moment, la société civile fera connaître sa différence. »

La question des élections présidentielles

L'opposition regroupée au sein du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et la démocratie (Frocad) a décidé de ne pas prendre part aux assises du dialogue national. Il n’est pas question pour elle de faire le déplacement de Sibiti car le pouvoir n'a pas retiré de l'ordre du jour le point sur l'avenir des institutions. « Nous avons estimé qu’il fallait extirper de l’ordre du jour de ce dialogue la question liée au changement de Constitution que le gouvernement a voilé en disant qu’il s’agit d’une évolution des institutions. En tout cas, celui que nous attendons jusqu’à présent doit être un dialogue préparé de manière consensuelle qui aborderait la question liée à l’organisation de l'élection présidentielle de 2016 pour apaiser le climat politique qui est en ce moment tendu dans notre pays », explique Paul-Marie Mpouélé, le coordinateur du Frocad.

Pour lui, que l’opposition participe ou non ne change rien : « C’est le président de la République qui décidera de ce qu’il fera des conclusions de ce dialogue. Donc il n’y a aucune autonomie reconnue à ce dialogue. Mais mieux, le dialogue est un moment de consensus, mais qui ne prime en aucun cas sur la Constitution. Le président de la République ne peut pas s’appuyer sur le dialogue pour passer outre les dispositions constitutionnelles qui lui interdisent de pouvoir changer de Constitution pour briguer un troisième mandat. »

Au total, quelque 500 personnes prennent part au dialogue national.

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