Cécile Kienge, ancienne ministre italienne de l'Intégration, est eurodéputée membre du groupe socialiste et démocrate à l'initiative de la résolution. Pour elle, à l’approche des élections, il est d’autant plus important d’être vigilants sur les libertés citoyennes. « Il était très important d’adopter cette résolution puisqu’on n’a pas de motifs crédibles pour leur détention en prison, affirme-t-elle. Ce sont des gens qui étaient en train d’œuvrer pour la démocratie, pour la sensibilisation de la population, pour la participation en vue des prochaines élections. Leur arrestation n’a pas de motifs crédibles et il faudrait que le gouvernement puisse à un certain moment laisser la liberté à chaque personne, à chaque citoyen de pouvoir participer à ce processus électoral. Il y a déjà beaucoup de prisonniers politiques dans la prison de Makala, sans compter les personnes menacées d’être poursuivies si elles se rallient à l’opposition. Je crois qu’il est temps de suivre avec attention ce qui se passe dans tous ces pays qui vont aller aux élections. »
La réaction à cette résolution européenne ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, dénonce une ingérence européenne dans les affaires locales. « Nous réagissons totalement à cette résolution qui est une manifestation remarquable d’ingérence européenne dans les affaires de la justice congolaise, soutient-il. Nous savons que les instances judiciaires congolaises ont des dossiers sur ces personnes et nous sommes assez surpris que les parlementaires se permettent d’interférer dans une procédure judiciaire dans un pays qui n’est pas un pays européen. Je pense qu’il faut respecter les instances judiciaires d’un pays. Il faut laisser la justice congolaise décider si ces gens sont condamnables ou non. Nous avons des problèmes de sécurité et de terrorisme qui ne sont pas moins importants que ceux auxquels font face les pays européens. »