Pour les avocats de la défense, il est impossible de démarrer le procès sur le fond tant qu’il y a des vices de procédure à régler. Comme exemple, il cite les procès verbaux des interrogatoires qui ont été établis, alors que les deux prévenus ne bénéficiaient pas de l’assistance d’un avocat. Un droit pourtant garanti par la Constitution.
Par ailleurs, les interrogatoires ont eu lieu alors que la détention pouvait être qualifiée d’arbitraire car, dans la loi congolaise, nul ne peut être détenu plus de 48 heures sans être présenté devant un juge.
En conséquence, selon eux, les droits de la défense ont été violés et, de ce fait, les procès verbaux des interrogatoires ne peuvent pas être considérés comme légaux. Il faut les annuler.
L’accusation, de son côté, a estimé que la loi laisse la possibilité à un prévenu de se défendre seul. Par conséquent, pour le procureur, la loi a été respectée.
Pendant près de deux heures, le juge a pris le temps de donner la parole à toutes les parties avant de suspendre l’audience et de promettre de statuer, dans les huit jours, sur la validité de ces procès verbaux.
Les deux prévenus, Fred Bauma et Yves Makwambala, semblaient de leur côté en forme, mais avaient les traits tirés, debouts au milieu de leurs avocats, après 103 jours passés derrière les barreaux sans avoir été jugés.