Après sa rencontre avec François Hollande, le président congolais n'a pas été très bavard. Il a expliqué que des sujets de sécurité avaient notamment été abordés : la crise centrafricaine et la guerre contre le groupe terroriste Boko Haram. Interrogé sur la fameuse réforme des institutions, le président est resté très prudent sur la question. « Nous pensons que le débat national dans notre pays se déroule de manière ouverte. Cela fait plus d’un an que les congolais parlent librement des affaires de leur pays, sans entrave et je pense que tout cela va bien », a-t-il estimé. Il s'est ensuite engouffré dans sa voiture. Une grande prudence donc du chef de l'Etat, qui entretient toujours le mystère sur ses intentions.
Dans son communiqué, l'Elysée confirme que François Hollande a bien évoqué les sujets sensibles lors de son face à face avec Denis Sassou-Nguesso. Le président français lui a fait part de son attachement à la préservation et la consolidation des institutions. Il lui a également rappelé que toute réforme constitutionnelle devait être le fruit d'un consensus. Car à l'Elysée, l'entourage de François Hollande se dit convaincu que Denis Sassou-Nguesso essaie de savoir s'il peut changer la Constitution. Le dialogue national du 11 juillet serait donc un test pour voir les réactions des uns et des autres. Censé débuter samedi, ce dialogue semble d'ailleurs mal engagé, et la menace du boycott plane. Une partie de l'opposition refuse de parler d'une réforme des instutitions.
Depuis plusieurs jours, l'opposition intérieure et de l'étranger se mobilise. Hier des membres de la diaspora ont manifesté près de l'Elysée avant de faire remettre une lettre à François Hollande. Ils lui demandent de faire pression sur Denis Sassou-Nguesso pour qu'il renonce à se maintenir au pouvoir, sous peine d'un retour du chaos dans le pays.
Selon une bonne source, le cas congolais a d'ailleurs été évoqué vendredi à Luanda, lors du tête-à-tête entre le président français et son homologue angolais José Eduardo dos Santos. Les deux chefs d'Etats souhaiteraient que la présidentielle congolaise se déroule dans le calme et la stabilité. Le président Dos Santos aurait aussi confié que contrairement à 1997, si des violences éclatent au Congo, l'Angola n'interviendra pas pour soutenir Denis Sassou-Nguesso.