« L'opposition risque de boycotter [le dialogue national] », confie une bonne source. En effet, les adversaires du chef de l'Etat jugent notamment déséquilibrée la commission préparatoire au dialogue désignée par Denis Sassou-Nguesso. Selon l'opposant Pasteur Ntumi, président du CNR, quarante personnes appartenant le plus souvent au PCT, le parti au pouvoir, ou à une administration partisane en feraient partie. Pour lui, il faut une équipe désignée par des quotas au sein du pouvoir et de l'opposition.
« Les membres des administrations publiques ne peuvent pas être nommés, ne peuvent pas être promus s’ils n’ont pas la confiance de ceux qui sont au pouvoir. Du coup, l’administration n’est pas neutre. Elle est partisane. Cela dénote une mauvaise volonté. Il faudrait que le président de la République rectifie le décret en intégrant aussi la participation de l’opposition de manière mixte et paritaire, c'est-à-dire en précisant seulement le quota. A ce moment là, nous, au niveau de l’opposition – même si elle est plurielle – nous nous retrouverons entre nous pour affecter ceux qui doivent participer dans cette structure préparatoire », a expliqué l’opposant Pasteur Ntumi.
Pierre Ngolo, secrétaire général du PCT, parti au pouvoir, voit dans ces critiques un alibi pour bloquer le dialogue : « La commission préparatoire, ce n’est pas le dialogue. Il s’agit d’une équipe technique qui fait un travail pour le président de la République qui a convoqué un dialogue. Le dialogue aura lieu et le débat au dialogue aura lieu sans restriction. Donc, on n’avait pas à se tracasser autour de la commission. Maintenant, au niveau du dialogue, nous aurons toutes les sensibilités pour engager le débat de fond. Généralement, nous décidons par consensus, ce qui veut dire qu’il n’y a pas une majorité qui impose son avis. Mais il est une frange de l’opposition qui ne veut rien savoir et qui est à la recherche d’une espèce d’alibi ».
Les opposants rejettent aussi l'ordre du jour qui, selon eux, doit se limiter à la gouvernance électorale. Le volet réforme des institutions cacherait une manœuvre pour maintenir le chef de l'Etat au pouvoir. Un dialogue qui, selon eux, a été lancé pour donner une apparence de démocratie avant la visite de Denis Sassou-Nguesso à Paris.