« La solidarité occidentale pour humilier les Africains est inacceptable », a déclaré ce mardi sur son compte Twitter Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères. « C'est un scandale d'arrêter un responsable rwandais sur la base de la folie de pro-génocidaires », a-t-elle poursuivi. Interrogé par RFI, un officiel rwandais de ce même ministère a quant à lui qualifié l’acte d’accusation du juge espagnol d’« horreur », compilant « toutes les pires théories conspirationnistes ».
Réaction aussi du côté de la présidence. Sur son compte Twitter, Yolande Makolo, une de ses conseillères en communication, a accusé l’enquête du juge espagnol d’être politiquement motivée. Quant au ministre de la Justice, Johnston Busingye, cité dans le journal pro-gouvernemental le New Times, a déclaré que le Rwanda avait demandé des explications aux autorités britanniques. Il a remis en cause la base légale du mandat d’arrêt, assurant que Kigali était prêt à le contester devant les tribunaux et a annulé mardi une visite en Espagne, où il devait être reçu par son homologue espagnol.
Cette arrestation réveille, en effet, un sujet extrêmement sensible au Rwanda, à savoir les crimes dont est accusé le FPR, le parti au pouvoir au lendemain du génocide. Pour Kigali, ces accusations s’inscrivent dans la thèse révisionniste d’un « double génocide » qui accréditerait l’idée d’un génocide commis par le FRP contre les Hutu, ceci afin de minimiser le génocide des Tutsi.