Dans ce marché solidaire d'Alger, plusieurs centaines de personnes terminent leurs préparatifs. Dattes, jus de fruit, conserve, semoule : les produits sont algériens et subventionnés par l'Etat. On y vient pour payer moins cher. Alors, la fin des prix aidés, on ne l'envisage pas.
« On ne peut pas. C’est vraiment strict, notre paie ne nous permet pas d’accéder à plus que ce prix là. C’est déjà trop cher pour nous. Le SMIC est à 18 000, la paie est minable. Avec toutes nos dépenses, c’est impossible », déplore cette cliente.
Pour cet homme non plus, pas question de laisser les autorités augmenter les prix. « A 15 dinars une baguette de pain, faut augmenter les salaires. L’augmentation des salaires et des prix, ça ne touche pas le simple algérien. »
Pourtant, un rapport publié cette semaine par le think tank Nabni, estime que l'augmentation des prix des produits de première nécessité fait partie des mesures urgentes. Lies Kerrar est le porte-parole du think tank. « Aujourd’hui la façon dont sont faites les subventions, elles profitent aux plus riches plutôt qu’aux plus démunis. Aujourd’hui, le système de subventions est inéquitable et favorise le gaspillage. »
Le Premier ministre lui a assuré à la presse hier, le 17 juin, qu'aucune augmentation de prix n'était au programme pendant le ramadan, malgré l'impact de la chute des cours du pétrole sur l'économie du pays.