Fuite d’Omar el-Béchir: l’Afrique du Sud victime de pression?

En Afrique du Sud, le gouvernement nie avoir fait l’objet de pressions de la part de Khartoum pour laisser repartir le président Omar el-Béchir. Lundi, le président soudanais, sous le coup de mandat d’arrêt de la CPI, a quitté le sommet de l’Union africaine à Johannesburg, avant la fin de la rencontre, et ce malgré l’interdiction de la Haute Cour de Pretoria. La presse sud-africaine rapporte qu’il y aurait pu y avoir intimidation. Des soldats sud-africains auraient été encerclés dans leurs bases militaires au Darfour, dans l’ouest du Soudan.

Que s’est-il passé exactement au Darfour ? Mardi, la presse sud-africaine a rapporté que l’armée soudanaise aurait encerclé plusieurs bases militaires, où se trouvent des soldats sud-africains qui participent à la mission de maintien de la paix. Selon la journaliste qui a rapporté l’incident, il n’y a pas eu de confrontation, mais un important mouvement de troupes soudanaises fortement armées aux abords de ces bases militaires.

Coïncidence ou intimidation ? Pour Pikkie Greef, porte-parole du principal syndicat de l’armée, Sandu, il s’agit clairement d’intimidation : « Il n’y a pas eu de menace physique directe. Mais ce que l’armée soudanaise a fait, c’est qu’elle a maintenu une imposante présence au tour des camps, alors qu’habituellement elle ne s’en approche jamais. Donc le message est subtil, mais clair ».

Le gouvernement lui dément toute pression de Khartoum. Pour Siphiwe Dlamini, porte-parole de l’armée, il n’y a pas eu d’incident : « Je veux rassurer les Sud-Africains, nos troupes qui sont déployées au Soudan dans le cadre de cette mission conjointe Union africaine et Nations unies sont saines et sauves et continuent leur travail. Ces incidents sont faux ». Réels ou non, ces incidents arrivent à point nommé alors que Pretoria est sommée d’expliquer pourquoi elle a laissé repartir le président soudanais.

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