Les réactions vont de la colère, à l’indignation, ou au contraire à la satisfaction en Afrique du Sud. L’organisation des droits de l’homme, SALC, à l’origine de la demande de l’arrestation d’Omar el-Béchir, menace de porter plainte contre le gouvernement sud-africain pour entrave à la justice. SALC accuse Pretoria d’avoir organisé la fuite du président soudanais et d’avoir délibérément bafoué une décision de justice. Selon plusieurs spécialistes en droit, Pretoria a non seulement violé la justice internationale, mais a également bafoué sa propre justice et législation. ONG, activistes, et simples citoyens parlent d’une triste journée pour l’Afrique du Sud et pour son image dans le reste du monde.
Certains se félicitent
En revanche, certaines organisations proches du gouvernement, se félicitent de l'attitude de Pretoria. Pour beaucoup, la Cour pénale internationale est un outil des pays occidentaux pour manipuler l’Afrique. Et Pretoria a eu raison de ne pas se laisser faire. La presse sud-africaine rapporte de son côté que l’armée soudanaise aurait encerclé plusieurs bases militaires au Darfour où se trouvent des soldats sud-africains. Au total, 1 400 soldats sud-africains participent effectivement au Darfour à la mission de maintien de la paix, la Minuad, une mission conjointe de l'Union africaine et des Nations unies. Plusieurs bases militaires de cette Minuad, situées à Kutum, Mellit, et Malha auraient donc été encerclées par l’armée soudanaise pendant le week-end et le lundi 15 juin, constituant ainsi une forme de chantage ou de pression pour garantir le retour au pays du président soudanais. Une information qui reste encore à confirmer officiellement.