Dans la crise institutionnelle, les députés et le président de la République sont fautifs, selon Faraniaina Ramarosaona, présidente d’une association de lutte pour la bonne gouvernance. « Ces députés-là, dès lors qu’ils ont eu le pouvoir, ils n’ont jamais couru qu’après leurs avantages, affirme-t-elle. Et ce président-là, nous aimerions qu’il travaille, nous ne voyons pas de résultats tangibles, la confiance est déjà au plus bas dans la population. Est-ce que nous allons continuer comme ça ? »
Mais compte tenu des difficultés qui auraient été engendrées par une vacance du pouvoir en cas de déchéance du président, elle salue la décision de la Haute Cour constitutionnelle. En particulier la demande de dialogue à travers un pacte de responsabilité. « Il faudrait qu’il y ait maintenant d’autres acteurs externes à ces deux institutions, qui puissent mettre la pression et les contraindre à respecter ce pacte et à être responsables, à exercer leur mandat comme il faut, comme il est prévu », souligne Faraniaina Ramarosaona.
Et elle souhaiterait que la société civile joue le rôle d’arbitre. « Il y a une corrélation directe entre le non-engagement citoyen et la situation actuelle, analyse-t-elle. Tous les jours, c’est les médias, la société civile, la communauté internationale qui devraient mettre la pression pour que Madagascar aille dans le sens qu’il faudrait. »
Elle reste toutefois dans l’expectative, car pour être sûr que la crise soit bien terminée, il faut encore que la tentative de dialogue entre députés et présidence aboutisse.